Une petite camomille avant de dormir ? Une verveine pour se détendre ? Si tu es tenté, tu vas apprécier la phytothérapie, la médecine par les plantes.
Dans l’imaginaire collectif, les infusions, tisanes et autres obscurs breuvages à base de plantes peuvent avoir une image quelque peu poussiéreuse, parfois ennuyeuse. Pourtant ce sont de véritables trésors de bienfaits qui peuvent accompagner le quotidien, soulager de nombreux maux et en prévenir aussi beaucoup.
Se soigner par les plantes grâce à la phytothérapie et l’usage des plantes médicinales peut être bénéfique à tous les stades de la vie !
Tu souhaites te soigner et prendre soin de ta santé de façon plus naturelle ? Alors ce guide sur la phytothérapie et les plantes médicinales devrait t’intéresser.
Nous y aborderons :
- La définition de la phytothérapie ;
- Les bienfaits de la phytothérapie pour la santé ;
- Le rôle des plantes sur la glycémie ;
- Des éléments historiques de la phytothérapie ;
- A qui s’adresse la phytothérapie ? Y-a-t-il des dangers ou des contre-indications ?
- Comment s’y mettre concrètement ?
- Comment devenir expert en phytothérapie ?
Qu’est-ce que la phytothérapie ? Définition
La phytothérapie, aussi appelée médecine par les plantes, est une médecine douce consistant à se soigner grâce aux plantes, en utilisant les plantes médicinales sous différentes formes pour améliorer son bien-être : infusions, tisanes, décoctions, poudres, extraits de plantes, plantes fraîches ou sèches, macérats ou encore huiles essentielles.
A l’inverse des médicaments d’allopathie qui n’utilisent généralement qu’un seul des principes actifs d’une plante, la phytothérapie considère la plante dans sa globalité, tous les principes actifs sont utilisés et se complémentent, afin de traiter globalement la personne.
Au sein de même de la phytothérapie, il existe différentes spécialités, qui utilisent toutes les plantes comme traitement :
- L’herboristerie : la phytothérapie la plus traditionnelle, utilisant la plante entière ou une partie de celle-ci, fraiche ou séchée, pour la préparer en infusion, tisane, décoction ou macération ;
- L’aromathérapie : utilise les essences des plantes, les huiles essentielles ;
- La gemmothérapie : utilise les extraits alcooliques et glycérinés de tissus végétaux tels que les bourgeons pour créer des extraits liquides très dilués et des macérats ;
- L’homéopathie ;
- La phytothérapie chinoise ;
- La phytothérapie pharmaceutique.
Il existe plus de 2000 plantes qui sont utilisées pour la phytothérapie, que ce soient des plantes locales ou exotiques. Parmi les plus célèbres, l’Aubépine, la Bardane, la Passiflore, la Mélisse, le Gingembre, le Pissenlit, le Shatavari, le Lin, le Fenouil, le Sureau, l’Arnica, le Thym, l’Ortie ou encore le Millepertuis.
La phytothérapie : à quoi ça sert ? Que soigne la Phytothérapie ?
La phytothérapie peut être utilisée pour traiter de nombreux maux et troubles de santé, comme les problèmes de circulation du sang, pour limiter les effets de la ménopause, pour éviter les douleurs articulaires, pour réduire le stress et l’anxiété, pour améliorer son sommeil, et bien d’autres cas. Elle est également utilisée pour perdre du poids dans certains régimes.
Voici une liste des usages de la phytothérapie :
- Pour lutter contre le stress récurrent et l’anxiété ;
- Pour booster les défenses immunitaires ;
- Pour drainer le foie ;
- Pour soulager les douleurs articulaires et réduire l’inflammation ;
- Pour aider à répondre aux problèmes de sommeil ;
- Pour augmenter le niveau d’énergie ;
- Pour aider à la digestion ;
- Pour accompagner l’adolescence et ses bouleversements hormonaux ;
- Pour soutenir la femme dans les différentes phases de son cycle ;
- Pour soulager les maux des bébés de type coliques, reflux ;
- Pour perdre du poids,
- Pour réduire le cholestérol
- Et bien d’autres !
Que ce soit à visée préventive ou curative, les plantes médicinales peuvent être intégrées à ton quotidien de diverses manières : « Les infusions sont idéales pour commencer dans le domaine de la phyto », indique Amaya Calvo Valderrama, ingénieure agronome, fondatrice de Happy Plantes et auteure* qui fait équipe avec HYGIE pour une toute nouvelle formation que j’évoque plus bas.
L’avantage de commencer la médecine par les plantes avec les infusions, c’est qu’on obtient des résultats assez rapidement, tout en mettant en place une réflexion à long terme pour sa santé et en développant une meilleure connaissance de soi.
« Une bonne utilisation des plantes en infusion peut permettre d’avoir beaucoup moins recours à l’allopathie. Et c’est le cas pour toute la famille et à toutes les étapes de la vie. », souligne l’experte. « Intégrer les infusions au quotidien, c’est un grand changement, car on met en place une réflexion sur sa santé à long terme tout en développant un vrai lien à la terre, à la nature. »
Le rôle des plantes médicinales sur la glycémie
Bien que la régulation en termes de phytothérapie soit encore fluctuante et que les études scientifiques corroborant son efficacité restent peu nombreuses, on lui attribue d’ores et déjà de nouvelles vertus, et pas des moindres : la régulation de la glycémie dans l’organisme.
Ce qui permettrait, entre autres, de prévenir d’importants problèmes de santé publique tels que le surpoids, l’obésité ou encore le diabète.
Peut-être le sais-tu déjà, lors de la consommation excessive de sucre, se produit un phénomène physiologique et hautement toxique que l’on appelle la glycation ou réaction de Maillard. Elle est aussi surnommée « caramélisation de l’organisme » puisque cette réaction est à l’origine du brunissement des aliments lorsqu’ils sont cuits à haute température (four, poêle, grille-pain, etc.).
Il s’agit en fait d’une fixation des sucres sur les protéines de l’organisme qui va accélérer le vieillissement cellulaire, contribuer à l’inflammation chronique, favoriser le durcissement des parois artérielles et le rétrécissement des tissus cérébraux ou encore augmenter la perte de cartilage dans les articulations.
Plusieurs études récentes, dont celle-ci datant de 2012, démontrent que certaines plantes médicinales sont capables d’inhiber les effets de la glycation comme la mélisse ou le thé vert. « Les phénoliques, en particulier les flavonoïdes (présents en grandes quantités dans les plantes), permettent aux infusions d’agir contre le phénomène de glycation », peut-on lire notamment.
Si tu souhaites des informations fiables sur les plantes médicinales, Vidal (le site utilisé par les professionnels de santé pour avoir des informations sur tous les produits de santé) a dressé une liste de sources officielles. Attention, cela ne remplace en aucun cas l’avis d’un phytothérapeute, pharmacien ou herboriste.
Pour comprendre mieux le phénomène inflammatoire, je t’invite à découvrir la masterclass de Lisa sur l’Inflammation.
Tu découvriras des moyens de la réguler pour une amélioration de ta santé globale, avec des conseils sur la détection précoce, la prévention et la guérison
La Phytothérapie : un traitement par les plantes antique et moderne
Loin de moi l’idée d’opposer ici allopathie et phytothérapie. Mais le fait est que les plantes, y compris celles que tu trouves partout autour de toi, ont le pouvoir de transformer ton quotidien. Accompagnées d’une nutrition-santé, elles peuvent même solutionner pas mal de symptômes, comme ceux que l’on soulagerait habituellement par des antalgiques par exemple.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que sur les centaines de milliers d’espèces de plantes actuellement connues, entre 25 000 et 60 000 possèdent des vertus médicinales. Or, seulement 3 à 5 % des sociétés occidentales y ont recours contre 85 % pour les populations du sud du Sahara, pour ne citer que ces peuples-là.
En d’autres termes, si nous avons drastiquement changé notre manière de nous soigner depuis l’avènement de la chimie moderne vers la fin du XIXe siècle, nombreuses sont encore les populations à prendre soin de leur santé à l’aide de la phytothérapie. On sait d’ailleurs aujourd’hui que l’Homme de Néandertal, il y a 48 000 ans, se soignait à l’aide de plantes comme le saule blanc dont les principes actifs se rapprochent grandement de l’aspirine !
Ce même saule, tout comme le chanvre, le thym ou encore le myrte, s’utilisaient déjà en décoctions 3 000 ans avant J.-C., si on en croit l’un des tous premiers textes connus sur la phytothérapie et rédigés en Mésopotamie.
Éclipsées par la science et reléguées au rang de simple « remède de grand-mère », les plantes ont été mises longtemps de côté, critiquées pour leur efficacité moindre comparée aux médicaments obtenus grâce à la chimie de synthèse. La découverte de certains médicaments comme les antibiotiques ont achevé cette mise au placard de la phytothérapie.
Mais depuis quelques décennies, on observe un retour en force des plantes médicinales qui présentent l’avantage majeur de ne pas avoir autant d’effets indésirables sur l’organisme que les médicaments. D’autant plus que les progrès scientifiques permettent aujourd’hui de mieux identifier les principes actifs des plantes et de leur octroyer ainsi de nouvelles propriétés pharmacologiques. Le gouvernement français reconnaît même officiellement la phytothérapie comme une médecine à part entière depuis les années 1980.
Comment savoir si la phytothérapie marche vraiment ?
Le plus simple, c’est de tester. « Si tu es sceptique quant à l’efficacité de la phytothérapie, commence par des choses simples », conseille Amaya. « Ça peut être, par exemple, des infusions de thym avec de l’eucalyptus et du bouillon-blanc en cas de rhume. Tu verras qu’au bout d’un ou deux jours, ça ira déjà beaucoup mieux ! »
Si tu as des douleurs articulaires, tu peux également essayer des infusions à base de reine-des-prés, d’ortie et de cassis (pour son côté anti-inflammatoire). Des résultats peuvent se faire sentir au bout d’une semaine ou deux. Bref, avant de dire que c’est mauvais ou que c’est inutile, il faut essayer sur ton quotidien.
« Ça ne remplacera jamais l’allopathie, et ce n’est d’ailleurs pas le but. Au contraire, les plantes sont utilisées dans énormément de pays dans les hôpitaux en compléments de soins », poursuit Amaya. « Par exemple, on peut utiliser des plantes hépato protectrices dans le cadre d’une chimiothérapie pour soutenir le foie. On accompagne l’organisme. Grâce aux plantes, il ne subit pas les méfaits du traitement comme d’habitude. Ceci est aujourd’hui prouvé. »
Il faut juste accepter que tout changement de paradigme prenne du temps avant de convaincre les foules. Prenons l’exemple du millepertuis : on a d’abord commencé par affirmer qu’il ne servait à rien. Puis on lui a attribué des effets dangereux notamment pour son côté allergène et photosensibilisant. Désormais, il est scientifiquement prouvé que cette plante est un antidépresseur naturel et puissant !
A qui s’adresse la phytothérapie ? Y-a-t-il des dangers ou des contre-indications ?
La phytothérapie s’adresse à tout le monde. Il existe toutefois des contre-indications (femmes enceintes, personnes atteintes de maladies graves) et parfois des dangers si les plantes ne sont pas correctement utilisées (plantes toxiques, abus). La formation à la phytothérapie et l’accompagnement par un professionnel (médecin phytothérapeute) sont donc fortement recommandés pour organiser un usage quotidien et durable de la phytothérapie.
« Il y a des contre-indications à prendre en compte, c’est sûr : il ne faut pas se dire que parce que ce sont des plantes, il n’y aura pas de souci. Mais chaque personne peut trouver un apport et un soutien dans la phytothérapie », assure Amaya, experte en phytothérapie.
Il faut particulièrement prêter attention à la forme galénique de la plante (poudre, gélule, décoction, infusion, cataplasme, macérat, huile essentielle, etc.). « Il y a pas mal de confusion à ce niveau-là », précise Amaya. « Les huiles essentielles sont devenues extrêmement connues en France. Les gens connaissent donc bien souvent les contre-indications rattachées aux huiles essentielles et les appliquent à toutes les autres formes galéniques alors que ce n’est pas nécessaire ». Par exemple : la menthe et les femmes enceintes. La menthe, à petite dose, ne pose aucun problème en infusion. Alors qu’elle sera prohibée sous forme d’huile essentielle pour son pouvoir abortif.
Les plantes, en particulier sous forme d’infusions, peuvent également être consommées à tous les âges de la vie, y compris pour les tout-petits. « L’anis étoilé, le fenouil et les autres plantes carminatives sont très intéressantes pour le système digestif du nourrisson. Si la jeune maman allaite, elle peut consommer elle-même des infusions qui passeront dans le lait. Si elle ne peut pas ou ne souhaite pas donner le sein, on peut très bien donner au bébé quelque plantes infusées moins longtemps avec de l’eau tiédie pour soulager les problèmes de coliques ou de reflux », explique Amaya.
On peut donc se mettre à la médecine par les plantes dès le plus jeune âge, puis continuer à chaque étape de la vie. À partir de 3 ans, on pourra aisément soulager des petites angoisses ou des coups de froid. Ensuite à l’adolescence, les plantes peuvent aider avec les problèmes d’acné ou encore à réguler les cycles des jeunes filles. Les différentes phases de l’âge adulte sont aussi concernées : on peut ainsi soutenir les grands sportifs, les femmes enceintes et en post-partum, les travailleurs stressés, les coups de fatigue, les femmes en cours de ménopause, les dérèglements hormonaux, etc.
« Intégrer les infusions au quotidien, c’est apprendre à écouter son corps pour comprendre l’origine du problème que l’on rencontre, c’est se responsabiliser et réfléchir à ce qui pourrait faire du bien. »
Amaya Calvo Valderrama
Comment se mettre à la phytothérapie ?
Pour te mettre à la phytothérapie et en particulier aux infusions médicinales, il est recommandé de commencer par des plantes simples, facilement reconnaissables et disponibles partout comme l’ortie ou le pissenlit.
« Avec ces deux plantes, on va avoir une panoplie pour quasiment toutes les choses du quotidien. L’ortie étant un très bon anti-inflammatoire naturel, tu peux la combiner à du cassis et à de la reine-des-prés, pour les douleurs articulaires ou en tisane de récupération pour les sportifs », détaille Amaya, experte en phytothérapie.
L’ortie et le pissenlit sont simples d’utilisation, mais qu’il ne s’agit pas de plantes de saveur. « Elles ont des goûts qui ne sont pas pour tout le monde. Par exemple, l’ortie ressemble à de l’épinard. On peut donc ajouter des petites plantes de saveur comme la menthe verte ou la verveine odorante pour la consommer plus facilement. »
« Dans le doute, donnez de l’ortie ! Ça fera toujours du bien ! », dit David Hoffman, herboriste américain. L’ortie n’a aucune contre-indication en infusion. Il s’agit d’un tonifiant général et d’un bon antiasthénique, elle reminéralise et aide à lutter contre l’anémie, elle est diurétique et soutient les reins, elle s’utilise aussi pour soulager les allergies ou comme anti-inflammatoire naturel.
L’ortie est autant indiquée pour un coup de fatigue que pour un coup de froid. On peut s’en faire des cures régulières avec les orties du jardin ! En teinture mère, la racine d’ortie est très intéressante pour tous les troubles liés à la prostate. Bref, tu peux faire tes premiers pas d’herboriste dès aujourd’hui ! N’oublie pas toutefois que les orties sont urticantes, cueille-les avec des gants.
Comment concocter sa première infusion ?
Ça y est, tu as réalisé tes premiers bouquets d’ortie… et maintenant ?
Tu peux récupérer les feuilles bien vertes et les faire infuser directement. Si tu souhaites conserver ta cueillette et en avoir pour plusieurs semaines, il te suffit de faire sécher tes orties. Si tu as un déshydrateur de cuisine, c’est génial, mais on peut aussi s’en passer. Dans ce cas-là, tu peux suspendre tes bouquets par les tiges.
Pour faire sécher tes feuilles :
- Il te faut un lieu assez chaud (25-35 degrés) avec un taux d’humidité faible et aéré (par exemple un grenier).
- Tu peux aussi étaler tes feuilles sur des torchons en lin ou en coton qui laissent respirer.
- Lorsque les feuilles commencent à s’effriter au toucher, c’est prêt à être conservé dans des boîtes ou des bocaux, à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Attention : on ne fait pas sécher les feuilles directement au soleil.
on à savoir : l’ortie perd de son côté urticant quand elle sèche ! Tu ne risques presque plus rien, à part si tu brasses de grosses quantités…
Une recette à réaliser chez toi pour booster ton système immunitaire
Deviens un.e expert.e avec le programme HYGIE//PHYTO
Si tu veux devenir expert en phytothérapie pour exercer le métier de phytothérapeute, tu peux bien évidemment te tourner vers les formations spécialisées.
Parce que les plantes peuvent devenir un véritable allié de ta santé au quotidien, nous te proposons deux programmes pour te lancer dans la phytothérapie. Voici quelques-uns des thèmes qu’on y abordera :
- Comment créer tes propres infusions ?
- Comment connaître et reconnaître les plantes médicinales ?
- Où trouver des plantes de bonne qualité pour mes infusions ?
- Quelles sont les plantes indispensables en phytothérapie ?
- Comment préparer mes infusions (température de l’eau, temps d’infusion, matériel nécessaire, etc.) ?
- Quelles tisanes pour ma santé et celle de mes enfants ?
- Quelles tisanes au fil des saisons ?
La première formation HYGIE//PHYTO en 2 modules te fera découvrir l’univers des tisanes en passant par les méthodes de création des mélanges, les utilisations optimales, toutes les recettes pour accompagner le quotidien (bébés & enfants, cycles des femmes, tonus, digestion, stress, accompagnement des saisons, etc.).
La seconde formation HYGIE//PHYTO « expert » en 5 modules fera de toi un.e pro en infusions et décoctions ! Il s’agira, en plus des bases, d’apprendre l’utilisation des plantes pour les différentes sphères de l’organisme (cutanée, hormonale, nerveuse, digestive, respiratoire, etc.), mais aussi de découvrir la cuisine aux infusions ainsi que le rôle des plantes, les propriétés et contre-indications de 35 plantes médicinales, tout ce qu’il faut connaître pour pouvoir les cueillir et les sécher… Et bien plus encore !
En attendant, prends bien soin de toi !
Lisa et la team HYGIE.