Connu comme « la Reine des Plantes », le shatavari est un trésor de bienfaits utilisé depuis des millénaires dans l’Ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne. C’est un soutien efficace pour les femmes (cycles, ménopause) ainsi qu’une aide précieuse pour les systèmes digestif et immunitaire. Ses vertus suscitent un intérêt croissant au sein de la communauté scientifique mondiale. Dans cet article, je vais explorer les avantages et les modes de consommation de cette plante. Quels sont les bienfaits du shatavai ? Comment la consommer de manière optimale ? C’est parti !
Table des matières
En Ayurvéda, les plantes jouent un rôle crucial pour notre santé physique et mentale. Elles sont utilisées à la fois en prévention et comme remède. Les plantes ne sont pas juste des médicaments, mais font partie intégrante d’un mode de vie holistique qui considère chaque personne dans sa totalité, incluant son corps, son esprit et son environnement.
L’efficacité des plantes ayurvédiques est largement reconnue. Par exemple, la rauwolfia, traditionnellement utilisée pour traiter les morsures de serpent, la folie et l’épilepsie, est maintenant un médicament essentiel pour les psychoses. La Société française d’ethnopharmacologie souligne que les connaissances traditionnelles sur les plantes se révèlent souvent très pertinentes lorsqu’elles sont confrontées à des évaluations pharmacologiques.
Amaya Calvo Valderrama, ingénieure agronome et fondatrice de Happy Plantes et formatrice de HYGIE//PHYTO, explique : « Les plantes médicinales convertissent les sels minéraux et autres composés qu’elles contiennent en matière organique, afin d’être plus assimilables par l’organisme ».
Selon elle aussi, leur efficacité n’est plus à prouver : « elles ont une action sur chaque cellule du corps, car elles contiennent les cinq éléments (définis par l’Ayurvéda comme étant la terre, l’eau, l’air, le feu, et l’éther) ».
Il existe des centaines de plantes répertoriées dans la Pharmacopée ayurvédique indienne, un document officiel du gouvernement indien consultable ici. Toutes ces plantes ne sont pas disponibles ni même légales en France, pour autant, bon nombre d’incontournables peuvent améliorer grandement ton quotidien. Parmi elles : le shatavari.
Shatavari : petite plante aux 1001 bienfaits
Cette plante, avec des feuilles rappelant les aiguilles de pin, pousse partout en Inde, même à plus de 1 300 mètres d’altitude dans l’Himalaya. Ses racines sont principalement utilisées pour leurs vertus médicinales, souvent réduites en poudre.
Comme le ginseng, le basilic sacré, l’ortie ou le thym, le shatavari est considéré comme une plante adaptogène. Selon l’Agence européenne de médecine, les adaptogènes sont des substances qui aident à réguler les fonctions corporelles et à renforcer l’organisme face au stress. En d’autres termes, le shatavari aiderait notre corps à s’adapter à notre environnement, nous permettant ainsi de mieux faire face aux défis quotidiens. C’est pourquoi la plupart des plantes adaptogènes proviennent souvent de régions aux conditions climatiques extrêmes, comme l’Inde ou la Chine.
1/ Shatavari : le meilleur ami de la femme...
Le shatavari est réputé pour ses effets apaisants et équilibrants sur le système reproducteur féminin. On le qualifie même de tonique utérin. Grâce à sa teneur en petites quantités de phytostéroïdes, qui sont des hormones naturelles des plantes, il aide à atténuer les variations hormonales subies par les femmes pendant leur cycle, réduisant ainsi les symptômes tels que les règles douloureuses ou les syndromes prémenstruels comme les sautes d’humeur, les crampes, la rétention d’eau et les tensions mammaires.
Le shatavari aide également à atténuer les symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, les vertiges, les troubles du sommeil et la sécheresse vaginale.
Pour les femmes qui allaitent, plusieurs études ont montré que le shatavari peut être consommé pour augmenter la production de lait, en augmentant la sécrétion de prolactine, une hormone essentielle à l’allaitement.
De manière surprenante, le shatavari semble également jouer un rôle dans le rééquilibrage hormonal, aidant à traiter certains troubles comme le syndrome des ovaires polykystiques et l’infertilité, comme le suggère une étude de 2018.
2/ ...et aussi un allié de choix pour l’homme
De plus en plus de médecins pratiquant l’Ayurvéda affirment que le shatavari ne devrait pas être exclusivement considéré comme une plante pour les femmes.
Associé à l’ashwagandha (une autre plante ayurvédique phare), le shatavari peut être comme un véritable booster du système reproducteur masculin, de la fertilité et de la libido.
Le shatavari et l’ashwagandha pourraient aussi améliorer les performances physiques et sportives, le premier apportant force et stimulation, le deuxième, résistance et endurance.
3/ Shatavari et système digestif
De plus en plus d’études scientifiques confirment que, de par ses effets quelque peu laxatifs et antispasmodiques, le shatavari aide au transit intestinal. Il serait à la fois utile en cas de diarrhée comme en cas de ballonnements, de douleurs intestinales ou de nausées.
Étant un cousin de l’asperge, il est également reconnu pour ses propriétés diurétiques et détoxifiantes pour les reins. De quoi aider le corps à lutter également contre les calculs rénaux.
Avec ses propriétés adoucissantes et équilibrantes, le shatavari renforce aussi la muqueuse gastrique. Plusieurs études suggèrent même qu’il pourrait être bénéfique en cas d’ulcère, notamment pour soulager les douleurs. Les chercheurs expliquent qu’il diminue le vieillissement prématuré des cellules muccosales tout en augmentant la production du mucus protecteur de l’estomac.
4/ Shatavari et système immunitaire
Une étude réalisée en 2013 par l’Institut pharmaceutique de l’Université de Bundelkhand révèle que parmi les nombreux bénéfices du shatavari se trouvent une amélioration du système immunitaire et une augmentation des globules blancs. Ce qui permettrait de prévenir certaines maladies ou infections. Une autre étude datant de 2004 faisait aussi ce constat : sur un groupe de rats contaminés par une souche de coqueluche, ceux ayant consommé du shatavari ont vu leur nombre d’anticorps augmenter significativement. Cela leur a permis de se remettre bien plus vite que les autres. Leur santé générale était également bien meilleure à l’issue des recherches.
Et ce n’est pas tout : dans le Bengale-Occidental, une région du nord de l’Inde, le jus de racine de shatavari est administré comme remède contre la toux (oui oui). Une étude réalisée en 2000 sur des souris a confirmé que le shatavari avait les mêmes effets antitussifs que le phosphate de codéine, un médicament contre la toux sur ordonnance.
Ces propriétés surprenantes s’expliquent par la grande teneur en flavonoïdes des racines du shatavari et par la présence de trois antioxydants :
- le racemofuran,
- l’asparagamine A
- et le racemosol.
Des molécules capables de réduire l’inflammation, de prévenir le vieillissement cellulaire prématuré ainsi que certaines maladies comme le cancer.
Si tu veux en savoir plus sur l’Inflammation, je t’invite à visionner la masterclass de Lisa ci-dessous.
Tu vas découvrir :
- Qu’est ce que l’Inflammation et à quoi sert-elle ?
- Les maladies favorisées par l’Inflammation
- Comment détecter l’Inflammation
- Prévenir et guérir de l’Inflammation
- L’importance du nerf vague
- La fasciathérapie
- Les actions à mettre en place
5/ Shatavari et lutte contre le vieillissement
Tel que mentionné dans le paragraphe précédent, le shatavari contient beaucoup d’antioxydants, ce qui pourrait en faire un véritable antiride naturel et un secret de jouvence naturel bien gardé !
D’après une étude réalisée en 2015, les saponines contenues dans la racine de shatavari aideraient véritablement à réduire les dommages cutanés causés par les radicaux libres responsables de l’apparition de rides. Le shatavari aide, en outre, à maintenir les niveaux de collagène présents dans la peau afin de maintenir son élasticité.
Si ce sujet t’intéresse, je t’invite à lire l’article de Lisa à ce sujet : « Comment prendre soin de sa peau ».
6/ Shatavari et santé mentale et neurologique
La Fondation pour la recherche médicale estime que la dépression affecte environ 280 millions de personnes dans le monde. Selon l’Inserm, en France, au moins 20 % de la population souffre ou souffrira de cette maladie au cours de sa vie. Les traitements allopathiques actuels, comme les antidépresseurs, les anxiolytiques et les thérapies coûteuses et prolongées, sont souvent lourds, peu adaptés à tous et entraînent des effets secondaires handicapants.
C’est là que le shatavari devient très intéressant. L’Ayurvéda le présente même comme un traitement efficace pour les troubles de la santé mentale, ce qui a attiré l’attention des scientifiques. Dès 2009, une étude menée sur des rongeurs a révélé que les antioxydants présents dans le shatavari possédaient de fortes propriétés antidépressives. Ces mêmes antioxydants semblent également capables de restaurer les neurotransmetteurs perturbés, qui jouent un rôle majeur dans la dépression.
Un article scientifique publié en 2021 va plus loin : il suggère que les effets du shatavari sur la santé mentale peuvent se diriger soit vers l’amélioration des capacités cognitives, soit vers la gestion de maladies neurologiques telles que la dépression, le stress, l’anxiété, l’épilepsie, la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer ! Les scientifiques ne font que commencer à explorer ce sujet.
Comment consommer le shatavari et en quelles quantités ?
Parce que les plantes ayurvédiques sont une science en elles-mêmes, Voici quelques conseils concrets sur l’utilisation du shatavari.
Avec son goût doux et amer, le shatavari peut être consommé sous plusieurs formes :
- en poudre : on peut mélanger la poudre à de l’eau, des jus ou encore des compotes ou des yaourts ;
- en infusion ;
- en gélules : mais attention, il s’agit bien souvent de compléments alimentaires tous faits, on ne connaît donc pas l’origine du shatavari utilisé ni les autres composés mélangés avec.
Mais attention, on ne prend jamais de plantes ayurvédiques comme si on prenait une vitamine ou un complément alimentaire. C’est un usage thérapeutique qui nécessite une certaine connaissance de l’Ayurvéda. Même si en soi, le shatavari n’est pas dangereux ou empoisonnant, c’est toujours mieux de s’assurer que c’est la plante qui nous correspond à l’instant T.
Les risques d’interaction avec des traitements en cours doivent également être pris en compte, d’où l’importance de consulter avant de se lancer dans une cure de plantes. Attention également aux possibilités d’allergies, le shatavari étant de la famille des asperges, si tu ne tolères pas ce légume, il peut être aussi déconseillé pour toi de consommer cette plante ayurvédique.
Concernant la quantité, c’est extrêmement variable d’une personne à l’autre. On est vraiment sûr du cas par cas. Seul·e un·e praticien·ne pourra te conseiller correctement, surtout au vu des nombreux effets potentiels que l’on peut rechercher avec le shatavari.
Rappelle-toi, quoi qu’il arrive, que la régularité est la clé pour tout traitement ou toute cure afin d’en ressentir tous les bénéfices.
Le shatavari peut être consommé quotidiennement sur de longues périodes, avec une pause tous les deux ou trois mois. Tu peux en trouver sur le site Atma.bio – c’est d’une petite entreprise made in France et les produits sont de qualité.
Si tu souhaites aller plus loin, je t’invite à découvrir notre formation en ligne en phytothérapie, pour entrer dans l’univers passionnant des infusions et des décoctions !
Avec HYGIE//PHYTO 1, entre dans le monde de la phytothérapie en découvrant l’univers des tisanes, les méthodes de création des mélanges, leurs utilisations optimales, ainsi que les recettes pour t’accompagner au quotidien.
Une recette simple et ludique à base de shatavari
Si l’idée d’un verre d’eau tiède avec de la poudre de racines t’émoustille peu, voici une recette pour « pimper » ta cure de shatavari. Elle est à consommer si tu n’es pas sujet·te à un excès de Kapha (l’une des trois énergies principales en Ayurvéda) qui se matérialise par exemple par une présence importante de mucus, un feu digestif trop affaibli et des toxines trop importantes.
Si le sujet des plantes te passionne autant que moi, la formation HYGIE//PHYTO est faite pour toi ! En lisant mon article sur le pouvoir des plantes et des infusions, tu auras plus d’informations sur la phytothérapie et sur le programme à venir en partenariat avec Amaya Calvo Valderrama.
D’ici là, prends bien soin de toi !