C’est désormais une idée répandue : les méfaits du sucre sont nombreux et le sucre n’est pas l’ami de notre santé ! Mais surveiller sa consommation de sucre ne consiste pas seulement à réduire les sucreries. C’est un questionnement sur l’ensemble de son alimentation qui est nécessaire. La vision holistique permet d’opérer des changements durables, sains et pérennes. Malheureusement, il n’est pas toujours facile de tenir cet engagement au restaurant ou quand on mange des plats préparés. Les légumes de saison sont souvent rares, voire absents. Quels sont les méfaits du sucre ? Comment les éviter ?
Dans les articles précédents, nous avons vu comment le sucre et les produits à index glycémiques élevés peuvent favoriser la prise de poids et le diabète. Pourtant, le plus important est l’alimentation dans son ensemble. C’est pourquoi cette notion d’index glycémique élevé est un peu réductrice.
Tu sais à présent que pour ralentir l’absorption du sucre et abaisser son impact sur la glycémie, il suffit d’apporter des fibres et des graisses de bonne qualité durant le repas.
Les excès de sucre en tous genres et à tous les repas sont néfastes. Cet article a pour but de t’éveiller sur les risques et méfaits du sucre.
Le diabète, une épidémie mondiale directement liée aux méfaits du sucre
Le diabète de type II est une maladie qui touche 357 millions de personnes dans le monde. Ce chiffre ne cesse d’augmenter dans les pays développés. D’ici 2030, il sera même la 7e cause de décès dans le monde. (1)
Pourtant, les faits nous prouvent que ce type de diabète pourrait être évité avec une nutrition saine pour l’organisme, une réduction de la consommation de nourriture transformée et une activité physique quotidienne.
Alors oui :
- Pratiquer une activité suffisamment intense pour nous faire transpirer 30 minutes quotidiennement nécessite une nouvelle organisation de ses journées.
- Diminuer fortement les produits à index glycémiques élevés, comme les sodas et tous les aliments transformés, c’est dur.
Mais cela peut te redonner le pouvoir d’être en bonne santé, de retrouver un poids idéal et une énergie débordante. Beaucoup cherchent le régime miracle, pourtant il suffit de commencer par là. Les sources de sucres à index glycémiques élevés ne devraient représenter que 5 % de nos apports alimentaires.
Rappelons que les sucres raffinés et transformés induisent un pic de glycémie que le corps ne sait pas gérer. L’excès de sucre dans le sang est perçu comme un poison, alors ton pancréas va devoir sécréter beaucoup trop d’insuline pour gérer tout ça !
À la longue, le pancréas épuisé perd sa capacité à libérer suffisamment d’insuline. Les cellules peuvent aussi devenir résistantes à cette dernière et ne plus répondre en sa présence. Une partie du sucre va alors rester dans le sang et l’épaissir.
Ceci favorise les maladies cardiovasculaires et rénales, l’hypertension, le diabète de type II et tous ses symptômes associés.
Si lors d’analyses sanguines ta glycémie est entre 1,10 et 1,25 g/L, tu seras diagnostiqué comme prédiabétique. C’est alors le meilleur moment d’agir pour inverser la balance !
Les méfaits du sucre sur la santé : le surpoids et l’obésité
L’obésité contribue au développement du diabète de type II et inversement. En effet, différentes études appuient l’hypothèse que le sucre favorise l’augmentation de l’obésité. Elles mettent en évidence les facteurs aggravants comme la consommation de boissons sucrées et de fructose (3).
Sache que la consommation d’une cannette de soda par jour augmente de 22 % le risque de développer un diabète de type II.
On constate aussi qu’à la suite de l’ingestion de produits à index glycémique élevé, la prise alimentaire est plus fréquente (4).
Au-delà des hypoglycémies réactionnelles, on peut aussi expliquer cela par le fait que ces produits sont des calories vides.
Que sont les calories vides ?
Lorsque tu manges, ton corps a besoin de vitamines et minéraux pour digérer ce que tu a ingéré. Si tu manges des aliments raffinés, voire préparés des mois avant leur consommation, tu n’auras aucun apport de nutriments, car les vitamines et minéraux se trouvent surtout dans la nourriture naturelle et fraiche.
Alors pour digérer cette nourriture vide de nutriments et assurer son bon fonctionnement, le corps doit alors puiser dans ses propres ressources, ce qui favorise la déminéralisation, la fatigue chronique et un appétit plus important.
Ainsi, l’obésité est grandement favorisée par une alimentation inadaptée aux besoins du corps.
Cela dit, un déséquilibre du microbiote et la sédentarité sont aussi des facteurs aggravants. C’est pourquoi l’obésité se doit d’être considérée dans son ensemble.
Travailler sur tous ces points et sur la gestion des émotions est, selon moi, le minimum. En effet, combien de mes clients ont pris des dizaines de kilos à la suite d’un choc émotionnel… Écarter ce point nous éloigne souvent de la cause profonde de ce que le corps nous signale à travers une prise de poids.
Les méfaits du sucre sur la santé cérébrale
Les travaux et recherches sur les diètes pauvres en sucre se multiplient et leurs résultats sont renversants.
J’ai d’abord découvert ceux de la Dr Natasha Campbell. Neurologue et mère d’un enfant atteint d’autisme*, elle constate que sa profession ne l’aidait en rien. Elle dit avoir réalisé à quel point l’équilibre du microbiote a le premier rôle dans ce qu’elle nomme le syndrome entéropsychologique (lien entre l’intestin et le cerveau).
À la même époque (fin des années 1990), les travaux du Dr Andrew Wakefiel, gastro-entérologue au Royal Free Hospital de Londres, démontrent le lien entre l’autisme, les troubles digestifs et les maladies inflammatoires chroniques. Inspirée par ces découvertes, Natasha Campbell crée le régime GAPS visant à régénérer le système digestif de son fils et limiter l’impact du sucre sur son organisme.
Ce régime élimine tous les sucres et favorise l’apport de graisses et de bouillon de viande fait maison pour leur richesse en collagène et glutamine – régénérateurs des muqueuses.
Aujourd’hui, on sait que les sucres raffinés et l’excès de glucides à index glycémiques élevés favorisent les fermentations intestinales et l’inflammation de bas grade.
D’autres preuves du lien entre l’intestin et le cerveau
Mais Natasha Campbell n’est pas la seule à faire le lien entre régime alimentaire et comportement. Un autre chercheur a également observé des changements de comportements positifs chez des prisonniers à la suite d’un régime alimentaire plus équilibré et moins sucré (1).
L’étude parue dans The Journal of Physiology en 2012 révèle aussi l’effet anesthésiant des sucres sur le cerveau. Elle prouve qu’une consommation excessive de sucre perturbe le microbiote, l’organisme et le psychisme. S’ensuit alors une baisse des capacités cognitives, des changements d’humeur, plus d’impulsivité et d’agressivité.
Enfin, les travaux du professeur Suzanne de la Monte (hôpital de Rhode Island aux États-Unis) montrent que les cellules neuronales peuvent développer une sensibilité à l’insuline. Ceci explique que le ralentissement des fonctions cérébrales, car le glucose n’est plus utilisé correctement.
D’autres chercheurs se sont joints à elle pour renommer la maladie d’Alzheimer, le diabète de type III.
Des études viennent confirmer cela, comme celle qui prouve que les personnes atteintes d’un diabète de type II ont 50 % de risques supplémentaires de développer une maladie d’Alzheimer par rapport aux non-diabétiques. (6)
Une autre nous prouve aussi qu’un taux de sucre sanguin légèrement élevé serait responsable d’une diminution de 6 à 10 % du volume de l’hippocampe (garant de notre mémoire) et de l’amygdale (en lien avec la précision des mouvements) (7).
Les méfaits du sucre sur le vieillissement prématuré
Une glycémie élevée entraîne une fixation des sucres sur les protéines et les graisses. Il s’agit d’un processus appelé la glycation.
Les produits de glycation avancée (AGE) se forment dès que ta glycémie est élevée et ils sont, dès lors, présents à vie. Ils résistent à tout et accélèrent le vieillissement.
Ces AGE favorisent le durcissement des parois artérielles, l’arrivée de la cataracte, le rétrécissement des tissus cérébraux et la perte de cartilage dans les articulations. Enfin, ils contribuent au stress oxydatif et à l’inflammation chronique.
Bref, se déshabituer des sucres à index glycémiques élevés fait partie des meilleurs outils pour lutter contre le vieillissement prématuré.
Les méfaits du sucre : comment le cancer se nourrit du sucre
Depuis la parution des travaux du Dr Otto Heinrich Warburg, prix Nobel de médecine dans les années 1930, nous avons désormais la preuve que le cancer raffole de sucre.
Le métabolisme des cellules cancéreuses ressemble davantage à celui d’un champignon qu’à celui d’une cellule, c’est-à-dire qu’elles ont la capacité de fermenter.
Ensuite, selon les travaux du chercheur Lewis Cantley, la surproduction d’insuline favoriserait l’assimilation du glucose par les cellules cancéreuses.
En effet, la libération d’insuline favorise aussi la libération d’une certaine molécule (IGF-1). Celle-ci participe à la croissance et l’invasion des cellules cancéreuses.
Le Fonds mondial de recherche sur le cancer va également dans ce sens. Il spécifie qu’une alimentation riche en sucre est un facteur indirect de développement du cancer.
Autre fait, le lien entre graisse corporelle et cancer est établi dans un rapport de l’Agence internationale de la recherche sur le cancer, publié en août 2016. 13 cancers en lien avec le surpoids et l’obésité sont identifiés, dont ceux du pancréas, du côlon, des ovaires, du sein ou encore de la thyroïde. (8)
Les différents facteurs alimentaires qui favorisent le développement du cancer
- Les excès de sucre de toutes sortes ;
- Le manque d’aliments naturels (fruits et légumes frais notamment) car leurs fibres, vitamines, minéraux et antioxydants sont protecteurs ;
- Un excès d’aliments riches en oméga-6 (margarines, huiles de tournesol, maïs, pépins de raisin, animaux nourris au maïs et au soja) et un manque d’acide gras oméga-3 (poissons, crustacés, noix, etc.).
Il suffit d’ajouter les pollutions environnementales, le manque de sport, l’excès de stress et l’excès d’hormones (présentes dans l’alimentation des animaux d’élevage, l’eau potable et les pilules contraceptives), pour comprendre pourquoi les taux de décès du cancer ne cessent d’augmenter.
Que faire pour limiter les risques de cancer et de maladie liés au sucre ?
- Apprends à te nourrir en respectant les fondamentaux de la nutrition saine ;
- Diminue fortement ton apport en sucre et augmente les parts de végétaux et d’aliments riches en oméga-3 (huile de colza vierge, poissons, etc.)
- Stoppe les aliments ultra-transformés ;
- Mange des aliments complets, naturels et un maximum de végétaux.
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Découvre les articles de ma saga sur le sucre :
- Quelle est la différence entre sucres et glucides et quelles sont les quantités idéales ? 2/7
- Comment contrôler sa santé et son poids grâce à l’index glycémique 3/7
- Comment le sucre et les FODMAPs perturbent ta digestion ? 4/7
- Par quoi remplacer le sucre blanc ? 5/7
- Quel est l’impact du sucre sur la santé générale ? 6/7
- Comment arrêter le sucre ? Le guide complet avec les 8 meilleures solutions ! 7/7
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– Lexique –
*Autisme : « Trouble neurodéveloppemental d’origine biologique qui se manifeste précocement chez l’enfant. L’autisme comprend un éventail de particularités cognitives d’intensité très variable, toutes regroupées sous le terme générique de trouble du spectre autistique (TSA) ».
L’autisme représentait 1 cas sur 10 000 il y a 40 ans, selon le ministère de la Santé au Royaume-Uni. Ce chiffre est passé en 2000 à 1 cas sur 150 dans les pays occidentaux. Les Américains, eux, parlent d’1 cas sur 100 et la Suisse compte de nos jours 12 % d’augmentation chaque année. Je partage l’idée que les additifs alimentaires présents dans les plats ultra-transformés, le manque de lipides de qualité et l’excès de sucre dans l’alimentation sont fortement aggravants.
– Sources sur l’impact du sucre sur la santé –
(1) Robert Lustig, Sucre, l’amère vérité, Ed. Thierry Souccar,2017
(2) Campbell-McBride Natasha, Le syndrome entéropsychologique, Cambridge, Ed. Nutrition Holistique, 2011.
(3) Vartanian LR, Schwartz MB, Brownell KD. Effects of soft drink consumption on nutrition and health : A systematic review and meta-analysis. Am J Public Health 2007;97:667-75.
(4) Maillard G, Charles MA, Lafay L, et al. Macronutrient energy intake and adiposity in non obese prepubertal children aged 5-11 y (the Fleurbaix laventie ville sante study). Int J Obes Relat Metab Disord 2000;24: 1608-17.
(5) The InterAct consortium. Consumption of sweet beverages and type 2 diabetes incidence in European adults: results from EPIC-InterAct. Diabetologia, 26 avril 2013.
(6) https://www.thierrysouccar.com/sante/info/alzheimer-un-diabete-de-type-3-2273
(7) Cherbuin N, Sachdev P, Anstey KJ. Higher normal fasting plasma glucose is associated with hippocampal atrophy. The PATH Study. Neurology. 2012;79(10). doi: 10.1212/WNL.0b013e31826846de
(8) https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMsr1606602?af=R&rss=currentIssueNew#t=article
- Denjean Cécile, documentaire, Le ventre, notre deuxième cerveau, Paris, Arte, 2014
- Robert Tate, documentaire, The magic pill, IMDb, Australie, 2017
- Kaplan Marion, Paléobiotique, Ed. Thierry Souccar,2015
- https://www.lanutrition.fr/les-news/comment-le-sucre-fait-flamber-les-cancers
- http://cancerres.aacrjournals.org/content/76/1/24
- https://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-331/Sucrose-glucose-fructose-quels-sont-les-effets-des-sucres-sur-la-sante-metabolique#anchor-rb10