6 bonnes raisons d’intégrer le shatavari dans son quotidien

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On le surnomme « Reine des Plantes » : le shatavari est un trésor de bienfaits utilisé en Ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne, depuis des millénaires. Soutien efficace pour les cycles féminins, mais aussi aide précieuse pour les systèmes digestif et immunitaire, ses vertus commencent à intéresser grandement la communauté scientifique à travers le monde. Dans cet article, je te propose un focus sur cette plante. Que peut-elle t’apporter ? Comment la consommer ? Petit tour d’horizon à quelques jours de la sortie de HYGIE//PHYTO, notre nouveau programme dédié aux plantes et à leur magie !

En Ayurvéda, comme dans de nombreuses médecines ancestrales, les plantes occupent une place centrale pour la santé physique et mentale, à la fois en prévention et en remède. Bien plus que de simples médicaments, les plantes font partie intégrante d’un style de vie holistique qui considère la personne dans son entièreté, c’est-à-dire son corps physique, mais aussi son âme et tout ce qui l’entoure.

Et l’efficacité des plantes ayurvédiques n’est plus à prouver, comme l’affirme la Société française d’ethnopharmacologie qui rappelle que « plusieurs plantes typiques des médecines de l’Inde ont marqué ou marqueront la biomédecine par leur efficacité thérapeutique ». Par exemple, la rauwolfia, traditionnellement indiquée pour traiter les morsures de serpent, la folie et l’épilepsie, est ainsi devenue un des premiers médicaments pour traiter les psychoses. « On est frappé par l’extraordinaire pertinence des connaissances traditionnelles quand on les confronte avec l’évaluation pharmacologique », souligne la Société française d’ethnopharmacologie.

La puissance des plantes ayurvédiques est de plus en plus reconnue.

« Les plantes médicinales convertissent les sels minéraux et autres composés qu’elles contiennent en matière organique, afin d’être plus assimilables par l’organisme », poursuit Amaya Calvo Valderrama, ingénieure agronome et fondatrice de Happy Plantes*.

Pour elle aussi, leur efficacité n’est plus à démontrer : « elles ont une action sur chaque cellule du corps, car elles contiennent les cinq éléments (définis par l’Ayurvéda comme étant la terre, l’eau, l’air, le feu, et l’éther) ».

Il existe des centaines de plantes répertoriées dans la Pharmacopée ayurvédique indienne, un document officiel du gouvernement indien consultable ici. Toutes ces plantes ne sont pas disponibles ni même légales en France, pour autant, bon nombre d’incontournables peuvent améliorer grandement ton quotidien. Parmi elles : le shatavari.

Shatavari, la petite plante aux 1001 vertus

Cette petite plante, dont les feuilles ressemblent étrangement à des aiguilles de pin, pousse partout en Inde, y compris à plus de 1 300 mètres d’altitude dans l’Himalaya. La plupart du temps, ce sont ses racines qui sont utilisées pour leurs propriétés médicinales. Elles sont généralement réduites en poudre. 

Tout comme le ginseng, le basilic sacré, l’ortie ou le thym, le shatavari est une plante dite adaptogène. Ce que l’Agence européenne de médecine définit comme étant « une substance ayant la capacité de normaliser les fonctions du corps et de renforcer l’organisme soumis à un stress ». En d’autres termes, le shatavari permettrait à notre organisme de s’adapter à notre environnement afin de mieux vivre les petits chocs et obstacles du quotidien. C’est d’ailleurs pour cette raison que les plantes adaptogènes sont issues, la plupart du temps, de pays qui connaissent des conditions climatiques extrêmes comme l’Inde ou la Chine.

Considéré avant tout comme un tonique général pour le corps et l’esprit, le shatavari possèderait des dizaines de bienfaits

1/ Shatavari ou le meilleur ami de la femme…

Le shatavari est connu avant tout pour ses propriétés calmantes et rééquilibrantes sur le système reproducteur féminin. On le qualifie même de tonique utérin. Grâce à la présence en petites quantités de phytostéroïdes (hormones naturelles des plantes), les variations hormonales subies par les femmes durant leur cycle sont apaisées, notamment les règles douloureuses ou les syndromes prémenstruels comme les sautes d’humeur, crampes, rétention d’eau, tensions mammaires… 

Le shatavari atténue aussi les différents signes de la ménopause comme les fameuses bouffées de chaleur, les vertiges, le sommeil perturbé, ou encore la sécheresse vaginale.

Pour les femmes allaitantes, plusieurs études reconnaissent que le shatavari peut être consommé en vue d’augmenter la production de lait. La plante permet, en effet, d’augmenter la sécrétion de prolactine, une hormone essentielle pour l’allaitement.

Plus surprenant encore, le shatavari semble avoir un rôle de rééquilibrant hormonal. Il peut ainsi traiter certains troubles tels que le syndrome des ovaires polykystiques et l’infertilité, comme l’indique par exemple cette étude de 2018.

2/ …Mais aussi un allié de choix pour l’homme

De plus en plus de vaidyas (médecins pratiquant l’Ayurvéda) affirment que le shatavari ne devrait pas être exclusivement considéré comme une plante médecine du féminin. Associé à l’ashwagandha (une autre plante ayurvédique phare), le shatavari peut agir comme un véritable booster du système reproducteur masculin, de la fertilité et de la libido.

Le shatavari et l’ashwagandha peuvent également améliorer les performances physiques et sportives, le premier apportant force et stimulation, le deuxième, résistance et endurance.

3/ Shatavari et système digestif

De plus en plus d’études scientifiques confirment que, de par ses effets quelque peu laxatifs et antispasmodiques, le shatavari aide au transit intestinal. Il serait à la fois utile en cas de diarrhée comme en cas de ballonnements, de douleurs intestinales ou de nausées.

Le shatavari étant un cousin de l’asperge, il est également reconnu pour ses propriétés diurétiques et détoxifiantes pour les reins. De quoi aider le corps à lutter également contre les calculs rénaux.

Avec ses propriétés adoucissantes et équilibrantes, le shatavari renforce aussi la muqueuse gastrique. Plusieurs études indiquent même qu’il serait indiqué en cas d’ulcère, notamment pour soulager les douleurs. Les chercheurs expliquent qu’ildiminue le vieillissement prématuré des cellules mucosales tout en augmentant la production du mucus protecteur de l’estomac.

4/ Shatavari et système immunitaire

Selon une étude réalisée en 2013 par l’Institut pharmaceutique de l’Université de Bundelkhand, parmi les nombreux bénéfices du shatavari se trouvent une amélioration du système immunitaire et une augmentation des globules blancs. Ce qui permet de prévenir certaines maladies ou infections. Une autre étude de 2004 faisait déjà ce constat : sur un groupe de rats contaminés par une souche de coqueluche, ceux ayant consommé du shatavari ont vu leur nombre d’anticorps augmenter significativement. Cela leur a permis de se remettre bien plus vite que les autres. Leur santé générale était également bien meilleure à l’issue des recherches.

Et ce n’est pas tout : dans le Bengale-Occidental, une région du nord de l’Inde, le jus de racine de shatavari est administré comme remède contre la toux. Une étude réalisée en 2000 sur des souris a confirmé que le shatavari avait les mêmes effets antitussifs que le phosphate de codéine, un médicament contre la toux sur ordonnance.

Ces propriétés surprenantes s’expliquent par la grande teneur en flavonoïdes des racines du shatavari et par la présence de trois antioxydants : le racemofuran, l’asparagamine A et le racemosol. Autant de molécules capables de réduire l’inflammation, de prévenir le vieillissement cellulaire prématuré ainsi que certaines maladies comme le cancer.

5/ Shatavari et lutte contre le vieillissement

Comme vu dans le paragraphe juste au-dessus, le shatavari contient beaucoup d’antioxydants, ce qui pourrait en faire un véritable antiride naturel et un secret de jouvence naturel bien gardé ! D’après une étude réalisée en 2015, les saponines de la racine de shatavari aident véritablement à réduire les dommages cutanés causés par les radicaux libres responsables de l’apparition de rides. Le shatavari aide, en outre, à maintenir les niveaux de collagène présents dans la peau afin de maintenir son élasticité.

Si ce sujet t’intéresse, je t’invite à lire mon article : « Comment prendre soin de sa peau ».

6/ Shatavari et santé mentale et neurologique

La Fondation pour la recherche médicale estime que la dépression touche environ 280 millions de personnes dans le monde. Selon l’Inserm, en France, au moins 20 % de la population souffre ou souffrira de cette maladie au cours de sa vie. Antidépresseurs, anxiolytiques, thérapies hors de prix et à rallonge… Les traitements allopathiques actuels sont souvent lourds, loin d’être adaptés à tout le monde et ont des effets secondaires handicapants. 

C’est là où le shatavari est, encore une fois, très intéressant. L’Ayurvéda en fait même l’apologie dans le traitement des troubles de la santé mentale, si bien que les scientifiques se penchent aussi sur la question. Dès 2009, une étude menée sur des rongeurs révélait que les antioxydants présents dans le shatavari avaient de fortes capacités antidépressives. Ces mêmes antioxydants auraient, en plus, la capacité de restaurer les neurotransmetteurs perturbés, lesquels jouent un grand rôle dans la dépression. 

Un article scientifique publié en 2021 va encore plus loin : les actions du shatavari sur la santé mentale peuvent être dirigées soit vers l’augmentation des capacités cognitives, soit vers la gestion de maladies neurologiques telles que la dépression, mais aussi le stress, l’anxiété, l’épilepsie, la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer ! Les scientifiques n’en sont qu’aux prémices de leurs explorations à ce sujet.

Comment consommer le shatavari et en quelles quantités ?

Parce que les plantes ayurvédiques sont une science en elles-mêmes, j’ai demandé des conseils concrets sur l’utilisation du shatavari à Archcena Nagalingam, praticienne en Ayurvéda et fondatrice de Boom’in. Elle explique qu’avec son goût doux et amer, le shatavari peut se consommer sous plusieurs formes de produits : 

  • en poudre en vrac : on peut mélanger la poudre à de l’eau, des jus ou encore des compotes et des yaourts (tu trouveras une recette d’Archcena un peu plus bas) ;
  • en infusion ;
  • en gélules : mais attention, il s’agit bien souvent de compléments alimentaires tous faits, on ne connaît donc pas l’origine du shatavari utilisé ni les autres composés mélangés avec.

Peu importe la forme choisie, Archcena met en garde : « On ne prend jamais de plantes ayurvédiques comme si on prenait une vitamine ou un complément alimentaire. C’est un usage thérapeutique qui nécessite une certaine connaissance de l’Ayurvéda. Même si en soi, le shatavari n’est pas dangereux ou empoisonnant, c’est toujours mieux de s’assurer que c’est la plante qui nous correspond à l’instant T. »

Les risques d’interaction avec des traitements en cours doivent également être pris en compte, d’où l’importance de consulter avant de se lancer dans une cure de plantes. Attention également aux possibilités d’allergies, le shatavari étant de la famille des asperges, si tu ne tolères pas ce légume, il peut être aussi déconseillé pour toi de consommer cette plante ayurvédique.

Concernant la quantité, c’est extrêmement variable d’une personne à l’autre. Comme le souligne Archcena : « L’Ayurvéda, c’est du cas par cas. Seul·e un·e praticien·ne pourra te conseiller correctement », surtout au vu des nombreux effets potentiels que l’on peut rechercher avec le shatavari.

Rappelle-toi, quoi qu’il arrive, que la régularité est la clé pour tout traitement ou toute cure afin d’en ressentir tous les bénéfices. Le shatavari peut être consommé quotidiennement sur de longues périodes, avec une pause tous les deux ou trois mois. Archcena s’en procure sur le site Atma.bio, dont elle apprécie les produits de qualité d’une petite entreprise made in France.

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Une recette simple et ludique à base de shatavari

Si l’idée d’un verre d’eau tiède avec de la poudre de racines t’émoustille peu, voici une recette d’Archcena pour « pimper » ta cure de shatavari. Elle est à consommer si tu n’es pas sujet·te à un excès de Kapha (l’une des trois énergies principales en Ayurvéda) qui se matérialise par exemple par une présence importante de mucus, un feu digestif trop affaibli et des toxines trop importantes.

Une recette simple et ludique à base de shatavari

*Si le sujet des plantes te passionne autant que moi, la formation HYGIE//PHYTO est faite pour toi ! En lisant mon article sur le pouvoir des plantes et des infusions, tu auras plus d’informations sur la phytothérapie et sur le programme à venir en partenariat avec Amaya Calvo Valderrama.

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